Artiste et médiatrice culturelle acadienne, Mélanie Parent vit et travaille dans la région du Restigouche, au Nouveau-Brunswick, au cœur des Appalaches du Nord.

Sa pratique en peinture et en dessin explore les notions de guérison, de présence et de connexion, à travers une quête intérieure nourrie par l’expérience humaine, le sacré et l’invisible.

Chaque grande série marque un cycle de transformation, où l’intime, la mémoire et le territoire se rencontrent dans des espaces visuels contemplatifs et poétiques. En parallèle de sa pratique artistique, son travail en médiation culturelle vise à créer des ponts entre l’art, les communautés et les milieux éducatifs, ancrant la création dans le partage, la transmission et le lien vivant.

Évoquer l’espace liminal

Ma pratique en peinture et en dessin s’inscrit dans une exploration où se rencontrent réflexion conceptuelle et quête intérieure. Chaque grande série agit comme un cycle de transformation : un espace de guérison où, peu à peu, mon travail se dépouille pour revenir à l’essentiel — la connexion, la présence et l’intériorisation.

Je m’intéresse aux questions existentielles, au sacré et à l’invisible, sans inscrire ma démarche dans une pratique religieuse. Depuis plus de vingt ans, les écrits de femmes mystiques chrétiennes, notamment Hildegard von Bingen et Thérèse d’Avila, nourrissent ma réflexion, tout comme certaines expériences personnelles marquantes. Le décès de mon père et la maladie d’êtres chers a intensifié ce questionnement, faisant émerger des thèmes liés à la fragilité, au passage et à la présence.

Par la ligne, la texture, la transparence et la superposition, j’explore la surface comme lieu de révélation d’un monde intérieur en mutation. Mon travail assemble signes, fragments narratifs et gestes issus du dessin automatique afin d’évoquer un espace liminal — suspendu entre veille et sommeil, apparition et effacement — où l’intime rencontre le mystère du monde.