Mars 2023 -Résidence en Haut-France

En 2018, lors de la Francofête en Acadie, j’ai fait la rencontre d’Olivier. À l’époque, il était directeur du Festival Printemps francophone, dans la Communauté de communes du Pays Solesmois. Nous avons longuement discuté de son festival, des artistes invités au fil des années — essentiellement des musicien·nes. Au fil de la conversation, j’ai lancé une idée, presque comme on sème une graine : et si un jour un ou une artiste en arts visuels y participait?

C’est ainsi qu’est née cette initiative. En 2019, Olivier m’a invitée à prendre part au projet, mais un voyage familial déjà prévu rendait la chose impossible. Puis, comme pour tout le monde… la pandémie est arrivée, mettant le projet en suspens.

En 2022, Olivier m’a recontactée. Cette fois, tout s’est aligné. Le projet a pris une ampleur magnifique et ambitieuse : une résidence comprenant des ateliers communautaires, ainsi que la création d’une grande œuvre laissée en legs. À mon arrivée chez Jean-Michel et Brigitte, les personnes extraordinaires qui m’ont accueillie pendant trois semaines dans le petit village de Saint-Python, j’ai été reçue par le plus beau des arcs-en-ciel. J’y ai vu un présage — celui de la chaleur humaine et des connexions profondes qui allaient marquer ce séjour.

J’étais arrivée avec un plan bien précis, mais le territoire a complètement bouleversé mes intentions. De vastes champs agricoles à perte de vue, des villages dispersés à l’horizon, et surtout, ces centaines d’éoliennes dominant le paysage : de véritables géants technologiques inscrits dans un décor rural et poétique. Cette contradiction m’a profondément inspirée et a redéfini le projet. Sortir de sa zone de confort, accepter de se laisser transformer par le lieu, c’est souvent là que la création s’ouvre pleinement.

Les ateliers publics ont été d’une richesse immense. Nous avons ri, partagé, échangé en profondeur. Près d’une centaine de personnes — enfants, adolescent·es et adultes — ont créé une œuvre en lien avec ma démarche et les techniques utilisées pour la grande peinture collective. Après une semaine intense d’ateliers, chacun avait complété son travail.

Il me restait alors à créer la grande œuvre finale, une peinture de 365,8 cm par 121,9 cm. Le stress était bien présent : elle devait être forte, marquante. Je me suis plongée entièrement dans le processus, portée par l’environnement et les liens humains tissés. Aujourd’hui encore, je suis très fière de cette œuvre, désormais intégrée à la collection permanente du Conservatoire de musique de Solesmes — un immense honneur.

Je repars de cette expérience profondément reconnaissante. Merci à Olivier, Brigitte, Jean-Michel, Mme Nadine, et à toutes les personnes croisées sur mon chemin. D’une nature très timide, je me suis pourtant sentie accueillie, portée, et j’y ai créé de véritables amitiés.

Précédent
Précédent

Écriture et dessin automatique, exploration du symbole et saveur visuelle

Suivant
Suivant

Exposition à Varenge-ville-sur-mer Normandie. Juillet - septembre 2022